VI - Les  points  d'abreuvement  des animaux (autrefois).
1 - Définition et généralités.
  En matière d’abreuvement des animaux, il faut distinguer les deux séquences  principales que constituent :            
 -D’une part  la période hivernale (avec les troupeaux à l’étable).
 -D’autre part la période des beaux jours (avec les animaux en pâture).
  En période hivernale, avant l’apparition des puits privés, l’abreuvement des animaux se faisait essentiellement    
par déplacement quotidien des troupeaux  au bord du Thin.
  Aux beaux jours, les animaux s’abreuvaient essentiellement dans des  gués  naturels   ou des  gués  bétonnés  construits par les éleveurs au beau milieu des pâtures
2 - Abreuvement en période hivernale.
21- abreuvement au seau.

  Les animaux restaient à l’attache tout l’hiver et les éleveurs les abreuvaient au seau, matin et soir  en passant "au cul" des  animaux. Il en était d’ailleurs de même pour l’alimentation en foin, betteraves, etc...
22- abreuvement à la rivière.
Il existait plusieurs points d’abreuvement au bord du Thin à savoir:
-Au bassin de la grand fontaine (en aval de la fontaine).
 
 Troupeaux des familles QUINART/RAULET/MISER/FOSSIER/LASSAUX/BARRA/
DELVAUX/TAILLEUR/GENNESSEAUX/TURQUIN/ROSSIGNON.














-Au bassin du bas du pierge (au pont).
Troupeaux des familles PONSART/GILLET/RICAULT/SINGERY/MILLET/FOSSIER/BOUILLARD.
















-Au mini bassin en amont du pont de bois.                
 Troupeaux des familles BERLIZE/DELVAUX/LARUE/MISER.
-Au mini bassin en amont pont du terrain de foot           
 Troupeau de la famille BOUILLARD.
Le déplacement des troupeaux vers ces points d’eau publics ne se faisait pas de manière anarchique.         
-D’une part il existait une répartition des troupeaux selon les liens de proximité entre l’étable et le point d’eau.
-D’autre part il existait des plages horaires que devait respecter chaque troupeau pour éviter " les mélanges de cheptel"  pouvant alors donner lieu à de belles pagailles et de belles " prises de bec" entre éleveurs.
Ce déplacement de troupeaux avait  lieu une ou deux fois par jour :
 -Vaches laitières: 2 fois / jour.
 -Jeunes bêtes: 1 fois / jour.
  Tout ce trafic créait une grande animation quotidienne dans le village et ces mouvements  constituaient  aussi  des occasions d’échanges avec  les habitants qui vivaient tous à l’heure de l’agriculture.

23 - Abreuvement au bac ou à la cuve.
 Certains animaux n’étaient pas conduits à la rivière et pouvaient être abreuvés à l’aide de bacs ou cuves installés soit dans les bâtiments (granges, appentis, etc.. ) soit dans les cours de ferme.
  Ces bacs ou cuves étaient alors remplis à l’aide de tonneaux tirés par les chevaux  puis ensuite par les tracteurs ( ceci avant l’existence des puits).
24-Abreuvement à la " buvette".
 Avec l’apparition des puits privés (creusés à même le sol des maisons et des fermes, l’alimentation en  eau des élevages devint nettement plus facile puisque la corvée d’eau quotidienne fut supprimée. 

Plus de déplacements à la rivière.
  Les bacs et les cuves étaient alimentés par les puits à l’aide d’une pompe.
  Mieux encore, les animaux pouvaient rester à l’attache grâce aux "buvettes individuelles" placés devant les animaux.
  L’arrivée de l’adduction facilita encore plus les opérations et mis fin pour certains aux risques d’assèchement des puits.
3 - Abreuvement en période estivale.
(printemps/été/automne).
31-Accès à la rivière ou aux sources.
 Quelques pâtures favorablement situées, sont traversées par le Thin ou par les sources  qui l’alimentent. Dans ces lieux , les troupeaux s’abreuvent directement le long de la rivière ou le long des sources sans jamais risquer le manque d’eau comme nous pouvons le constater chaque année.
Aujourd’hui , la législation évolue et met désormais quelques contraintes à l’accès direct des animaux aux sources et rivières.
32- Cuves ou bacs à eau , gués naturels et gués bétonnés.
 Dans les pâtures non traversées par le Thin ou les sources du Thin, les éleveurs devaient approvisionner régulièrement les troupeaux en eau.
- Cuves ou bacs à eau en pleine pâture.
 D’autonomie réduite ces cuves ou bacs devaient être remplis très souvent, ce qui  constituait une lourde contrainte en période de travaux des champs.
-Gués "naturels".
 Pour éviter cette contrainte et là où cela était possible, les éleveurs ont  aménagé dans  certaines pâtures aux sols
humides et imperméables, des trous peu profonds, appelés " gués naturels" où l’eau apparaissait et séjournait. Dans certains cas les éleveurs n’ont pas eu à creuser car il existait des cuvettes ou trous naturels.
-Dans ces endroits très humides, le gué pouvait rester en eau toute l’année et  notamment à l’été, ce qui était très appréciable pour l’éleveur qui n’avait pas à transporter de l’eau pour ses animaux.
 Ce type de gué se limitait toutefois aux seuls endroits humides et imperméables. Sur le terroir de la commune de THIN  on  en dénombrait  45 situés principalement dans  les secteurs de la belle Corre,  le  ru d’agneau,  Courcelles, Vaux gravier, Mézancelles,la Fosse à l’eau.
 Sur ces 45 trous  "naturels", seulement 3 ont été rebouchés. Les autres sont plus ou moins encore utiles, depuis l’arrivée de l’adduction d’eau qui a permis d’alimenter  certaines pâtures (lors de la construction du réseau pour alimenter les fermes, les écarts et  d’autres villages que THIN).
  La concentration de ces gués dans certains endroits, s’explique par le morcellement qui existait autrefois, avant remembrement. C’est ainsi que l’on trouvait un gué naturel de chaque côté d’une clôture, laquelle a disparu aujourd’hui.
- Gués bétonnés.
 La plupart des pâtures du village ,ne disposant pas naturellement de points d’eau tels qu’évoqués aux deux paragraphes ci-dessus ,s’est  vue équipées de gués bétonnés.
 En effet, pour échapper aux transports fréquents d’eau, les éleveurs ont construit des bassins en béton au beau milieu des pâtures.
 Ces bassins de capacité variable de 30 à 40 m3, permettaient  d’être alimentés :
-Soit par les eaux de pluie par le biais de tôles inclinées autour du gué(bonne propreté des eaux mais quantité limitée)
-Soit par récupération des eaux de ruissellements via la déclivité  (ainsi l’éleveur était exonéré partiellement ou totalement de transport d’eau mais eaux chargées d’alluvion sauf si présence en amont du gué ,d’un bac décanteur)
 -Soit  remplis massivement à l’aide de tonneaux à eau (évitant à l’éleveur des navettes quotidiennes  au moment des travaux des champs)
Sur le territoire de la commune de THIN , on dénombrait 67 bassins de ce type  dont 17 ont été détruits principalement lors de la remise en culture de certaines pâtures. Une grande partie des gués bétonnés encore en place n’est plus utilisée en raison , la aussi , de l’arrivée de l’adduction d’eau et aussi du fait de la traite permanente à l’étable suite au remembrement.
 Ces gués ont été réalisés principalement par les entreprises de maçonnerie de MM  Lucien BRUSA , Marceau MOUCHENE et Guy  FAYNOT.

33 - Puits/éoliennes/adduction d’eau. 
-Puits en pâture :

 Là où cela était possible, des puits ont  pu être installés en pleine pâture. On en dénombrait 10.
-Éoliennes :
 A d’autres endroits, des éoliennes ont été installées pour extraire l’eau du sol.
  Il existait autrefois 3 éoliennes sur le terroir de THIN:
 -Éolienne  Albert GAROT  ( route de signy/ devant chemin d’Adeilly).
 -Éolienne Louis LASSAUX  ( au fayt /sur ancien chemin de villé).
 -Éolienne André RICAULT  (à Mézancelles).
Seule cette dernière est encore sur pied mais n’est plus en service.
-Adduction d’eau.
  L’arrivée de l’adduction d’eau (en 1976), puis le remembrement (en 1992) ont amené certains éleveurs à doter certaines de leurs pâtures de branchements au réseau collectif.
Ces branchements alimentant des buvettes ou bacs pour animaux.
 34 - transport de l’eau.
  Pour remplir cuves, bacs et gués bétonnés les éleveurs employaient des " tonnes à eau " ou tonneaux à eau, tractées par les chevaux puis par les tracteurs.
  Le prélèvement se faisait généralement à la rivière soit au bassin de la grand fontaine,  soit au bassin du bas du pierge, soit à la retenue d’eau dans la cour de la famille MILLET .Jean et Guy.

 
VII - L’eau et ses usages domestiques.
Au fil du temps l’approvisionnement en eau  s’est fait  à partir: 
-De la rivière.
-De la récupération d’eau de pluie.
-Des puits publics.
-Des puits privés intérieurs ou extérieurs.
-De l’adduction d’eau.

1 - Eau de cuisine et de table.
 -Eau de rivière ou de source ou de pluie, elle était généralement bouillie.
 -Eau de puits, elle était souvent considérée potable de nos jours elle n’est plus consommée à table.
 -Eau d’adduction d’eau, elle est très souvent potable.
 A Thin le Moutier , l’eau d’adduction est déclarée potable (sous contrôle permanent).

2 - Eau et vaisselle.
  La vaisselle manuelle s’effectuait dans un évier  en pierre bleue, muni:
-D’un "œil de bœuf " pour  éclairage et pour  "beuquer"  dans la rue pendant la vaisselle.
-D’une goulotte ouverte vers l’extérieur  pour évacuation des eaux usées dans la "rigole ".
 L’approvisionnement en eau se faisait au broc ou par une pompe à bras.





 

  Par la suite, avec les puits privés équipés de pompes électriques ou suite au raccordement au réseau d’adduction d’eau, les ménages disposèrent de l’eau courante.
  Le chauffe eau et le lave vaisselle sont venus par la suite améliorer  le quotidien de la ménagère.
3 - Eau et WC.
  Les habitants avaient recours de jour, aux toilettes sèches  et de nuit, au seau ou pot de chambre vidé dans le jardin ou sur le tas de fumier.
 Par la suite, les  besoins naturels ont pu être satisfaits dans des "cabinets" souvent installés:
-Soit au fond du jardin.






 
-Soit  dans  la cour de ferme.
  Il y faisait bien frais, surtout à l’hiver et personne ne s’y attardait, à lire le journal du jour.
  Par contre, le journal  de la veille y était de rigueur puisqu’il constituait en fait le papier toilettes  de l’époque.
  L’apparition des WC intérieurs, alimentés par les puits ou par l’adduction d’eau  améliora  considérablement le confort.
  L’installation de fosses septiques  puis  le raccordement au tout à l’égout  nous apportent  désormais un confort total qui a bien sûr un prix.
4 - Eau  et toilette.
  La toilette se faisait autrefois à l’eau froide à l’aide d’une bassine, la première amélioration consista à chauffer l’eau sur la cuisinière apparurent ensuite les premières baignoires en fer (rondes ou ovales)  toujours sans eau courante.
  La baignoire en fonte émaillée prit ensuite le relais avec son raccordement au puits ou à l’adduction.
  Aujourd’hui, baignoires et douches ont pris des formes et allures  plus ou moins originales mais néanmoins très confortables ;Mieux encore, les cabines de douches à jets , les jacuzzis et autres ont fait leur apparition et allient désormais toilette et détente.
5 - Eau et lavage du linge.
  Le sujet a été traité dans la partie "lavoirs publics et privés" aux chapitres précédents.
 Rappelons toutefois le passage du difficile  lavage manuel  à la rivière au lave linge et sèche linge" totalement programmables" .
6 - Eaux  pures et eaux usées.
 L’amélioration des commodités, des conditions et du confort de vie évoquée  ci-dessus s’est  traduite par une augmentation considérable des consommations d’eau  ayant un impact non négligeable sur les ressources en eau de la planète (épuisement).
 Dans le même temps, nous rejetonsdes quantités phénoménales d’eauxusées voire polluées ayant un impact non négligeable sur le milieu naturel (pollution).
Voir rubrique "Découvrir le village" sous rubrique "Assainissement ".
7 - Le cochon"poubelle"ou " purificateur ".
 A l’occasion du développement de ce thème sur l’eau, l’occasion nous est donnée de parler de l’alimentation du porc fermier qui était engraissé dans les « rangs à cochon » souvent situés au fond de la cour de ferme.
 Quel lien avec l’eau nous direz vous ? Eh bien, en fait le cochon n’était pas un consommateur d’eau propre mais plutôt un "récupérateur" d’eaux grasses ou eaux usées de tous genres. D’une part il n’y avait pas l’eau courante et la famille ne consommait pas beaucoup d’eau. De plus les eaux de vaisselle (sans détergents) étaient récupérées et mélangées au détritus de table (rien ne se perd) pour être servis aux cochons fermiers qui s’en régalaient et faisaient office de « poubelle» ou pour être plus positif de "recycleur ".

  D’autre part, dans la plupart des fermes d’élevage, les paysans fabriquaient leur beurre et là encore notre bon cochon de ferme se régalait avec le «  babeurre » et les eaux de lavage de la laiterie (toujours sans détergent)
 Ce petit aparté vise simplement à rappeler qu’autrefois l’habitant :
-Était peu consommateur d’eau.
-N’était pas gaspilleur et récupérait ou recyclait le maximum.
-N’était pas ou presque pas " pollueur".
 
 
Aujourd’hui nous sommes de gros consommateurs d’eau, nous avons tendance à gaspiller et nous sommes fortement pollueurs. Le Thin a subi une forte pollution. La mise en place d’un réseau d’assainissement collectif a permis de maitriser la situation et l’eau du Thin a retrouvé sa limpidité et sa pureté.


 
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