EXPRESSIONS : Signification  et Origine 


"sainte nitouche": personne hypocrite.Elle prend des airs innocents et prudes alors qu'elle est en réalité tout l'inverse.Elle se donne l'apparence d'une femme chaste et innocente pour cacher sa véritable nature. "Nitouche" est une déformation phonétique de l'expression "N'y touche pas" qui est selon les interprétations, soit une remontrance adressée à quelqu'un qui effectuerait une tentative de séduction , soit une façon d'indiquer à une tierce personne que telle jeune fille ne peut être convoitée car elle n'est pas dévergondée comme on le croit. Il existe une autre explication: une sainte est une personne qui a fait voeu de chasteté avant le mariage. On ne peut donc pas y toucher  "on ny touche pas" déformée avec le temps "on nitouche pas" d'où "sainte nitouche"

"Etre sur la sellette": Etre en mauvaise position.Etre exposé à la critique et au jugement d'autrui.La "sellette" n'est pas une petite selle de cheval.Il s'agissait en revanche d'un petit siège, une sorte de chaise qui se trouvait dans les cours de justice au 13ème siècle.Les accusés y étaient assis pour être interrogés avec les fers aux pieds, dans une position inconfortable.Ainsi en contrebas par rapport aux juges, ils étaient plaçés physiquement en situation d'infériorité ,de dominés.Cette mesure humiliante visait à obtenir des aveux plus rapidement. La référence à cet objet est donc pertinente pour évoquer une position malaisée.

"faire du bruit dans le landerneau": Quand une information est beaucoup commentée ,on dit dans le langage populaire qu'elle "fait du bruit dans le landerneau". Il est admis que cette expression apparût au 18ème grâce à la pièce de theatre"les heritiers" d'Alexandre DUVAL,membre de l'académie française.Sa pièce avait pour décor le village de Landerneau en bretagne dans le Finistère.Il s'agit d'un récit du retour au village d'un soldat ,officier de marine, que toute la population pensait mort.Sa famille se dispute alors autour du partage de sa succession.Un domestique ,mis au courant du retour de l'officier et le découvrant vivant déclara: "Oh le bon tour,je ne dirai rien mais cela fera du bruit dans LANDERNEAU"!. Une fois la pièce jouée à PARIS, l'expression se fixa et fut reprise partout en France mais avec une légère déformation.

"monter sur ses grands chevaux": se mettre en colère rapidement, réagir violemment et s'emporter très vite face à ce qui est considéré comme une attaque ou une provocation. Au 16ème origine hippique; Au moyen Age on choisissait son cheval en fonction de l'activité que l'on s'apprêtait à exercer. Il existait plusieurs sortes de chevaux , comme le palefroi pour les parades, le destrier pour les tournois. Ce dernier était très grand et puissant. Ainsi le langage a retenu l'image de celui qui chevauche une haute monture ,comme métaphore si ce n'est de la fougue ou du courage, du moins de l'agressivité voire de l'emportement d'un individu pour défendre ses opinions.

"une arlésienne": personne ou chose que l'on attend et qui ne vient jamais. Nouvelle d'alphonse DAUDET , l'arlésienne, habitante d'Arles mais qui n'a jamais existé. Un opéra fut tiré de cette nouvelle en 1872 : histoire d'un jeune homme qui désire épouser une jeune arlésienne rencontrée une seule fois. Mais elle se présentera pas aux fiancailles et l'amoureux finira par se suicider.Le personnage de l'arlésienne n'apparait jamais sur scène d'où l'expression.
 
"raconter des salades": dire des mensonges- mélanges complexes d'histoires ou de ragots plus ou moins vrais-Cette expression métaphore culinaire date du 19ème.Elle compare une salade ,c'est à dire un assortiment d'ingrédients divers à un ensemble d'histoires ,fausses nouvelles,inventions proférées avec humour ou excuses, le plus souvent présentées de façon convaincante pour mieux les faire passer auprès d'un interlocuteur."raconter des salades"pour mieux faire "avaler des couleuvres".
 
"En voiture Simone": injonction signifiant qu'il faut débuter un acte,commencer à agir. En 1929 Simone Louise de Pinet de Borde des forêts,agée seulement de 19 ans, réussit son permis de conduire. Elle fut une des toutes 1ères femmes de France à l'obtenir. Mais elle ne se contenta pas de conduire une voiture comme monsieur tout le monde.Le permis en poche ,elle devint pilote de rallye. Elle exerça cette activité jusqu'en 1957 et devint admirée par Fangio. ( Guy Lux a repris l'expression avec Simone Garnier aux jeux Intervilles)
 
"Etre mal en point": Etre en mauvais état de santé ou dans une situation très inconfortable.Au13ème,il faut comprendre le terme "le point"comme le synonyme de l'état de santé indiqué à un moment donné par un point fixe sur une courbe qui serait la représentation métaphorique de la forme physique d'une personne.La position change avec le temps , sa valeur suivant l'état de santé. A l'origine on disait d'une personne qu'elle était en "bon point" qui donna par la suite "bien en point" ou "mal en point".Enfin il semble que le terme "embonpoint" provienne de cette même origine.A la différence d'aujourd'hui l'embonpoint était à cette époque signe de bonne santé.
 
"les dents du bonheur": deux incisives très écartées (V.PARADIS, Y.NOAH,..) expression qui date des guerres napoléoniennes.Celui qui avait deux incisives écartées était réformé car les incisives étaient nécessaires pour couper le papier (poudre). C'était donc un véritable bonheur pour celui qui se voyait réformé.
 
"coiffer sur le poteau": être battu de justesse. Expression apparue dans la 1ère moitié du 20ème dans le monde des courses de chevaux. La coiffe était la tête; le verbe "coiffer" prit à peu près à la même époque le sens de "dépasser d'une tête" lors d'une course . Coiffer un adversaire consistait donc à atteindre la ligne d'arrivée juste avant lui. On coiffe un concurrent. Quant au "poteau" , il s'agit de celui qui marquait la ligne d'arrivée sur les terrains de course. 
 
"lire un canard": Depuis le 18ème, un canard est un journal mais l'origine de cette expression remonte au 13ème.A cette époque on traitait de "canard" les personnes qui avaient pour habitude de parler énormément,bruyamment et dont les propos étaient peu pertinents.Au delà des bavards, le terme "canard" s'appliquait au mensonge. Ainsi on utilisait l'expression "répandre un canard" pour "dire un mensonge". Aussi au 18ème , les feuilles distribuées aux passants dans les rues furent appelées "canard" en raison de leur véracité discutable. Aurjourd'hui, les journaux véhiculent la plupart du temps des infos exactes mais on continue à les appeler "canards", le plus célèbre " le canard enchainé".
 
"une note salée":  facture d'un montant élevée, la somme étant plus élevée que celle anticipée d'où la surprise. Deux hypothèses à cette expression. La 1ère , on la doit à la taxe du Miage,la gabelle, portant sur le sel. La vente du sel étant le monopole royal.Cette taxe était mal perçue car le sel était le seul moyen de conservation des alimlents pour le peuple.La 2ème proviendrait simplement du goût du sel. Trop saupoudré, le plat devient difficile à avaler.
 
"être mis à pied" : être tout simplement renvoyé de son travail pour avoir commis une faute. Il peut s'agir d'une mesure temporaire, préventive ou définitive. Cette expréssion a une origine militaire. Au 15ème , un soldat "mis à pied" était privé de ses chevaux car il avait commis une faute.Cette mesure primitive pouvait durer quelques jours voire quelques semaines. Il était alors tenu d'effectuer des tâches ingrates notamment nettoyer les écuries.C'est au 19ème que l'expression sera reprise dans le langage courant. 
 
"long comme un jour sans pain": interminable et ennuyeux. Langage populaire du 17ème . Le pain était l'aliment de base de la majorité de la population. Un jour sans pain était interminable. L'expression voulait dire d'une extrème longueur ou sans fin.Ensuite elle signifia un grand ennui.
 
"dans les bras de morphée" : Etre endormi profondément. Morphée est un homme, le dieu des rêves dans la mythologie grecque. Il est le fils d'Hypnos dieu du sommeil et de Nyx, déesse de la nuit.Morphée peut ,rien qu'en touchant les gens, les endormir. Au 19ème en référence à ce dieu,on nomma "morphée" la molécule alcaloïde extraite de l'opium à l'effet antalgique très puissant.
 
"auberge espagnole": lieu où l'on trouve ce qu'on y apporte c'est à dire tout et n'importe quoi. Au 18ème , refuges situés sur les routes du pélerinage de St Jacques de Compostelle (grand pélerinage de la chrétienté). De nombreuses nationalités se cotoyaient dans des auberges qui ne fournissaient que la couche et pas le couvert et chacun arrivait avec sa nourriture car dans les rares auberges qui donnaient à manger, c'était de mauvaise qualité.On trouvait donc à manger dans les auberges ce que chacun voulait bien y apporter c'est à dire de tout.
"il n'y a pas le feu au lac" : rien ne presse, il n'y a pas lieu de se dépécher. Au milieu du 20ème on disait , "il n'y a pas le feu". Plus tard extension "au lac" en référence au lac Léman pour railler la lenteur suisse légendaire.
 
"frais comme un gardon": en pleine forme. Au 17ème pas de frigo/Il fallait consommer les aliments peu de temps après les avoir achetés,chassés ou pêchés.L'expression trouve son origine dans le domaine de la pêche.Le gardon était un poisson très apprécié, il avait la particularité de bien se conserver et bien plus longtemps que les autres poissons.Il fallait le sècher et il se conservait sur de très longues périodes, ce qui était appréciable en période de disette. Il était la référence pour vanter la fraicheur. L'expression s'est élargie par la suite aux individus en pmleine forme.
 
"tête de linotte": très étourdie, dotée de peu de mémoire. En ornithologie,la "linotte" est un petit oiseau gris avec du rouge carmin sur la tête et le cou.La linotte est toute petite, notamment sa tête, donc son cerveau est minuscule. De plus son caractère est réputé léger et inconstant, d'où l'expression.
 
"une tête de turc":  personne cible de sarcasmes,moqueries et mauvais traitements de façon répétée.souffre douleur. Le peuple turc fut pendant des siècles ,associé à la barbarie et la cruauté d'où l'expression "fort comme un turc". La "tête de turc" date du 19ème :dans les fêtes foraines on trouvait un jeu fait d'une sorte de dynamomètre présentant une forme de tête de turc sur laquelle il fallait taper pour mesurer sa force.
 
"Au grand dam" : au désavantage, au détriment de quelqu'un.
"dam" vient du latin "damnum" qui veut dire dommage. Donc l'expression signifie "au grand dommage de ...."

 
"bayer aux corneilles"  : ne rien faire d'utile,regarder en l'air oisivement.
Au 16ème le verbe "bayer" est différent de "bailler ".Il signifie être bouche bée, bouche ouverte.A l'époque ,"corneille" est employé pour les choses anodines,négligeables.Corneille est pour ainsi dire redondant avec bayer.L'expression signifie littéralement: rester bouche bée devant une chose sans intérêt.
On peut aussi regarder les mouches voler.

 
     
"dernier carat" : dernière limite dans le temps.Au 19ème , limite d'un délai à respecter avec précision.
Précision dans le domaine de la joaillerie. Depuis le moyen âge, on mesure la pureté de l'or grâce à un indice, "le carat" dont la valeur maxi est 24 (niveau de pureté totale- extrème dernier carat) d'où l'expression ensuite reprise sous l'angle temporel: limite à respecter.

"froid de canard" : rude climat, températures très basses.
fait référence en fait à la période de chasse au canard, en automne,hiver. Le chasseur maudit sa proie à devoir rester immobile, à l'affût, dans un froid terrible à proximité des lacs gelés.
 
"aller à vau l'eau": pérécliter, aller en se dégradant.
Au 12ème, un "vau" est une vallée.Aller à "val" ou à "vau" exprimait l'idée de descendre le long de..., en suivant la pente de...
Par la suite pendant 4 siècles, l'expression a signifié "suivre le fil de l'eau au creux d'une vallée".Puis cette expression a été utilisée de façon abstraite pour exprimer "un projet humain qui marche mal et dont les perspectives sont sombres.

 
"rester en carafe": abandonné, oublié et resté en plan.
Au 19ème dans le langage argotique, "carafe" désignait la bouche ou la gorge. La bouche servant à boire,manger  et aussi à parler, si les mots viennent à manquer lors d'une discussion , on reste "bouche bée",on est bloqué,seul, abandonné, on est en plan, en "carafe". par la suite élargissement à toute personne laissée seule.

 
"coincer la bulle" :consiste à ne rien faire.
Datée du 20ème , cette expression vit le jour dans le domaine des armées.Au cours des exercices de tir de mortier, les soldats devaient s'assurer que la base de cette arme était parfaitement horizontale, ce à l'aide d'un niveau dont ils devaient positionner la bulle au milieu du repère.Ceci fait , ils avaient alors "coincé la bulle" et n'avaient plus qu'à attendre les ordres de tir, d'où l'expression.
 
"au temps pour moi": reconnaitre son erreur.
Il est fréquent de voir cette expression écrite comme suit : "autant pour moi" ; c'est une erreur car l'orthographe  exact est "au temps pour moi". En langage militaire,l'injonction "au temps" est utilisée pour la reprise d'un mouvement depuis le commencement car mal exécuté. L'idée est de reprendre pour corriger d'où l'expression.

  
"Etre un pigeon" : se faire duper.
15ème. A l'origine le mot"dupe" est une déformation de "huppe", oiseau fort apprécié des classes aisées et possèdant une crête imposante.Lui ôter sa huppe, le "déhupper" consistait à le plumer . Rapidement "déhupper" devint "duper".
Appliqué aux hommes, dupé est celui qui s'est fait plumer et qui a été victime d'une malhonnêteté. 
Le pigeon ,étant moins rare que la huppe, il a vite remplaçé le terme  "dupe" , pour signifier celui qui s'est fait avoir.

 
"c'est coton" :  situation difficile,pénible.
Au 19ème coton signifie "difficile" car cette fibre végétale était extrémement fastidieuse à produire(tissage délicat), d'où l'expression,élargie par la suite à tous les domaines,toutes les activités contraignante ou déplaisantes.
 
"C'est byzance" :  c'est luxueux (opulence ou beauté d'une situation ou d'une chose)
Au 19ème.référence à la prospérité et à la richesse de la ville de Byzance située sur le Bosphore (connue également sous le nom de Constantinople et rebaptisée Istanbul) .
 
"faire un pataques"donner de l'importance à quelquechose qui ne le mérite pas.
Au 18ème .Au théatre, un spectateur trouve un éventail au sol.Il questionne à droite,réponse: pas à moi.   Il questionne à droite,réponse: pas à moi. Il dit : "je ne sais pas t'à qu'est ce?"
Malgré la faute d'orthographe et de prononciation, l'expression est restée.

 
"en catimini": en secret , en cachette.
Au 13ème. proviendrait du langage picard.Serait une allusion au comportement silencieux et hypocrite d'un animal, le chat, appelé plus couramment "cate". 

"coup de jarnac"
coup porté de façon inattendue(connotation négative, sentiment de déloyauté)
référence au duel resté célèbre de 1547, duel sentimental impliquant le seigneur de Parnac au futur roi Henry II. Grâce à une botte secrète et contre toute attente, le seigneur de Jarnac gagna.La botte secrète fut déclarée loyale et le roi accepta sa défaite . Mais au 18ème , le coup de jarnac devint un coup donné par traitrise.
 
"de derrière les fagots"
souligne le caractère surprenant ou précieux.
Est apparu au 18ème au sujet du vin.Les bouteilles des meileurs crus étaient conservés derrière la fagots de bois pour éviter la convoitise d'éventuels visiteurs indélicats et mieux encore pour conserver le vin pendant l'hiver.
Aujourd'hui, bouteilles réservées aux grandes occasions. Plus largement préciosité des choses , excellence et rareté.

 
"de joyeux drilles"
d'heureux camarades
au 17ème "drille" désigne les militaires vagabonds,rarement seuls.Ils se déplaçaient en groupe,fréquemment éméchés (fétards très solidaires surtout après des méfaits)
aujourd'hui  joyeux drilles = joyeux lurons

"tout schuss"
descendre la montagne à ski à toute vitesse , à tombeau ouvert.
date du 20ème : origine langue allemande. tout schuss signifiant , coup de feu

"les dés sont pipés"
au sens figuré : le hasard n'a pas sa place,il est remplacé par une manoeuvre frauduleuse,une tromperie
au sens propre : les dés sont trafiqués

Au moyen âge ,le "pipet" était une sorte de flûte permettant d'imiter le cri des oiseaux pour les attirer, les tromper et faciliter la chasse.On en a tiré le verbe "piper", puis la "pipée", puis la chasse à la pipée.
Aujourd'hui , l'expression signifie, tout type de situation faussée.

 
"avoir du pain sur la planche"
avoir beaucoup de choses à faire, emploi du temps chargé de nombreuses tâches
jusqu'au début du 20ème, cela signifiait avoir des ressources pour affronter l'avenir sereinement. A cette époque, il était possible de conserver longtemps le pain; on le stockait en grande quantité et pas de souci pour l'avenir. aujourd'hui on n'a plus de pain à faire en grande quantité  mais un tas d'autres choses à faire d'où l'expression

 
"tourner casaque"
changer d'opinion, de parti, soudainement et souvent de façon interessée
retourner sa veste

au 17ème   le 1er duc de savoie passait des alliances changeantes et souvent contradictoires entre France et Espagne, et ce en fonction de ses propres intérêts. D'où l'expression.
 
"Entrée en lice"
s'engager dans une compétition
au 12ème lice= barrière.Durant les tournois(combats entre chevaliers) la lice délimitait l'aire d'affrontement pour desarçonner l'adversaire.Entrer en lice= pénétrer à l'intérieur de cette aire.
Au 18ème ,expression employée pout tout type d'affrontement.Aujourd'hui signifie participer à une compétition.

 
"Etre sur le carreau"
être dans une situation difficile, laissé de côté voire vaincu
au 12ème, le terme "carreau" désigne les pavés de terre cuite utilisés pour les sols et sur lesquels gisaient les personnes décédées , d'où l'expression.
 
"image d'EPINAL"
consiste à enjoliver la réalité en ayant recours à une représentation simpliste et réductrice,naive et idéale.Cliché démesurément optimiste.
Au 18ème JC PELLERIN crée une imprimerie à EPINAL qui produit des images aux couleurs saisssantes . Ces images, présentées de manière naive, sont passées du religieux au militaire puis à la vie quotidienne.
elles sont caractéristiques de la ville Ville d'EPINAL.


"le mauvais coucheur"
personne désagréable,difficile à vivre et dont la sociabilité est limitée
Au 16ème,dans les auberges,il était de coutume pour les quidams,de dormir à plusieurs dans le même lit. C'était très aléatoire.On pouvait passer une nuit fort agitée si on se trouvait à côté d'un ronfleur,d'un gigoteur,etc..Ils étaient appelés "les mauvais coucheurs" d'où l'expression élargie par la suite
                
pot pourri"
mélange de choses diverses: A 17ème ,il était courant de cueillir des fleurs très odorantes pour les faire sècher ou pourrir et de les mélanger à des essences rares et du sel.On enfermait ce mélange dans des pots avec couvercle ajouré.La pâte en putréfaction libérait des parfums par les trous et embaumait les habitations.Par la suite ,à partir du 19ème l'expression était surtoit utilisée dans le domaine musical.

"Sous les feux de la rampe"
exposition publique: origine le monde théatral/ au 17ème l'éclairage se fait aux chandelles plaçées à l'arrière de la scène / éblouissement des spectateurs d'où le déplacement des chandelles à l'avant de la scène sur une planche appelée "la rampe", d'où l'expression "sous les feux de la rampe" donc être sur scène puis au 20ème "être sous les projecteurs".
 
"regagner ses pénates"
rentrer chez soi : Utilisé chez les romains ,le terme "pénate" vient du latin "pénus" signifiant l'intérieur de la maison et de "penatès" qui désignaient  les dieux protecteurs du foyer. Cela signifiait donc rejoindre son foyer où l'on se trouve en sécurité. 

"rond de cuir"
Terme péjoratif et familier utilisé pour designer un employé de bureau: 
Ces employés ,toujours assis sur des chaises plus ou moins confortables et pendant de longues heures, plaçaient sous leur postérieur, un coussin rembourré souvent rond , appelé "rond de cuir"

"septième ciel"
Etre très heureux( vient de l'antiquité) : A cette époque,on pense que la terre est au centre de l'univers et que chaque corps celeste, comme les planètes, est enfermé dans une sphère de cristal invisible et indépendante de ses voisines. Il y a donc un ciel par sphère , un pour chaque planète, soit sept au total.
Saturne, le ciel le plus éloigné, était considéré comme le ciel des étoiles. Derrière lui se trouvait les dieux . L'atteindre consistait donc à s'en rapprocher et se trouver ainsi près du bonheur.

(théorie déclarée fausse par COPERNIC et GALILEE)

"semer la zizanie"
consiste à faire naitre la discorde dans un groupe/rompre la bonne entente générale : au 16ème , la zizanie vient du latin"zizania" qui désigne une mauvaise herbe appelée plus scientifiquement "l'ivraie". cette mauvaise herbe, pouvant miner les récoltes car elle pourrit les éléments situés autour d'elle.
           autre expression tirée du même terme:    séparer le bon grain de l'ivraie 


"ronger son frein"
s'efforcer de contenir l'envie de réaliser un acte/ se retenir dans la frustration malgré une vive impatience : au moyen âge le cheval avait une grande importance/ au 12ème siècle le frein désignait le mors du cheval. Un cheval non monté, au repos forcé, trépignait d'impatience / on disait alors qu'il rongeait son mors, d'où l'expression ronger sonfrein.

"pédaler dans la choucroute"
difficulté à progresser/du mal à avancer :  lors des 1ères éditions du tour de France , la voiture balai qui fermait la course, faisait la publicité des marques de choucroute. Ainsi les coureurs en queue de peloton,proches de cette voiture, "pédalaient dans la choucroute" ;Après variantes : pédaler dans la semoule, pédaler dans le yaourt...
 
"l'affaire est dans le sac"
l'affaire est entendue/le problème est réglé/l'accord est trouvé : dans l'ancien régime dans le milieu judiciaire: à la fin des plaidoiries et après le verdict rendu la multitude de pièces utilisées pour un procès étaient logées dans un grand sac de toile ou de cuir et à ce moment là le juge déclarait " l'affaire est dans le sac "  signifiant  l'affaire est jugée et ne sera pas réexaminée. 



"Se faire du mouron" :
se faire du souci : le mouron est une herbe de petite taille/ depuis le 19ème siècle on utilise ce mot en argot pour parler d'une touffe de poils, de la chevelure/ d'où "se faire des cheveux"  puis "se faire des cheveux blancs"
"A tue tête" :
voix forte et puissante pouvant provoquer mal de tête à l'entourage:  au 16ème siècle, tuer signifiait frapper à la tête/  est devenu fatiguer ou exténuer le voisinage.
"c'est là que le bât blesse"
cause d'une difficulté, d'une souffrance:  au 15ème siècle, le bât est le bois que l'on place sur le dos de l'âne pour transporter de lourdes charges/mal fixé ce bât pouvait blesser l'animal, d'où l'expression.

"faire un tabac"
rencontrer un succès considérable:  marins au 19ème siècle  coup de tabac signifiait tempête brusque/ beaucoup de bruit
extension au milieu artistique : spectacle très applaudi
estension ensuite à tout

"avoir la poisse"
frappé de grande malchance récurrente :  le terme "poisse" signifiait  "poix", colle épaisse dont on engluait les assaillants de chateaux,au moyen age. aujourd,hui, malchance dont on n'arrive pas à se défaire.
"ça fait les lustres"
ça fait longtemps :  le terme lustre était une unité de temps de 5 ans dans la rome antique. le lustre était la cérémonie de purification avant le recensement de 5 ans et l'élection des hauts magistrats.
Aujourd'hui, cela signifie "une longue période"
"jeter l'éponge"
abandonner la réalisationd'une tâche : origine sportive/ sur ring de boxe en angleterre au 19ème siècle, cela signifiait mettre fin à la rencontre/ aujourd'hui toujours la même signification même si l'éponge a été remplacée par la serviette

"voir midi à sa porte"
considérer les choses selon ses  propres intérêts , seul son propre point de vue compte : avant l'invention des horloges , l'heure se determinait par cadran solaire plaçé au dessus de la porte d'entrée. mais toutes les maisons n' étaient pas orientées de la même manière d'où des petits décalages qui faisaient que chacun ne faisait confiance qu'à son cadran, qu'à son heure.

"un violon d'Ingres""
une passion souvent en relation aves les arts et en dehors de toute acticité principale: expression  que l'on doit au peintre du même nom,grand portraitiste du 19ème.Il était également passionné de violon mais moins talentueux.Malgré cela au 20ème l'expression fut utilisée pour toute activité non professionnelle, exercée avec passion.

"tirer à boulets rouges"
critiquer de façon virulente :  expression due à Frédéric GUILLAUME 1er, roi de prusse. Au 18ème l'objectif consistait à augmenter la puissance et et l'efficacité des canons.Pour cela on faisait chauffer les boulets dans une forge. Outre l'amélioration de leur portée , cette méthode provoquait des incendies chez l'ennemi.

"pendre la crémaillère"
inviter des amis dans sa nouvelle maison , son nouvel appartement:  pratique médievale avec un objet qui n'est plus employé, la crémaillère. Tige en métal avec crans pour règler la hauteur de la marmite au dessus du feu dans la cheminée. Cette tige était plaçée  en dernier lieu lors de la construction d'une maison et symbolisait l'installation dans la maison.A cette occasion on invitait les voisins, les amis.

"soupe au lait"
personne qui s'emporte facilement : au 19ème l'expression monter comme une soupe au lait est tirée du lait qui se met à bouillir brutalement et monte jusqu'à déborder. Aujourd'hui, quelqu'un dont l'humeur monte aussi vite qu'elle redescend.


"huit clos"
se déroulant  discrètement,sans témoin,dans l'intimité, portes fermées: Huit en latin=Entrée ou en ancien français =porte. depuis le 16ème cela signifie porte fermée; extension au domaine judiciaire= procès sans public (huissier = portier)

"un cordon bleu"
un bon cuisinier: au 16ème , pendant les guerres de religion, les chevaliers portaient la croix de malte accrochée à un ruban bleu (remplacée par la legion d'honneur en 1802) mais le symbole du cordon bleu resta et continua à représenter une distnction suprême et prestigieuse.
cordon bleu = le plus remarquable
dès 1832 cette expression explent.
 
 
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